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Les espèces invasives de la forêt de Fontainebleau

Publié le 18 septembre 2020 , mis à jour le 07 décembre 2023

L'introduction d'espèces exotiques dans des écosystèmes peut avoir des conséquences désastreuses pour la faune et la flore locales. Les espèces invasives, qu'elles soient animales ou végétales, peuvent proliférer rapidement et supplanter les espèces indigènes, perturbant ainsi l'équilibre écologique. L'arrachage est souvent la solution la plus efficace pour s'en débarrasser.

Quelles sont les espèces invasives de la forêt de Fontainebleau ? 

 Le premier, Prunus sérotina ou plus communément appelé : le Cerisier d'automne, Cerisier noir ou Cerisier tardif,  est originaire d’Amérique du Nord. Cette espèce a été introduite en Europe en tant que plante ornementale et son bois était destiné à la menuiserie. Le fruit  produit par l’arbre est comestible et les jeunes arbustes servaient d’habitats pour les cervidés. Ce cerisier s’est aujourd’hui répandu comme une trainée de poudre, disséminé par les oiseaux et autres consommateurs de ses baies. Dans certaines régions, l’arbre peut occupe jusqu'à 80% de la forêt comme à Compiègne (Oise). Et pourtant, c’est une invasion invisible ! Bien installé depuis quelques années, les arbres fruitiers n’apparaissent pas aux promeneurs comme une menace. Ils sont souvent confondus avec des espèces européennes et même appréciés pour leurs fleurs. Néanmoins,  ils impactent la biodiversité végétale et ils entrent en compétition avec les essences indigènes des forêts françaises. 

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Prunus-serotina-fontainebleau

Le Second, Phytolacca Americana porte aussi de nombreux noms comme : Raisin d'Amérique, Teinturier,  Épinard de Cayenne, Épinard des Indes, Phytolaque américaine ou encore Faux vin. Bien que ces nombreux noms évoquent des aliments consommables, c’est une plante toxique des feuilles jusqu’aux racines, en passent par les fruits ! La sève du phytolaque contient des toxines qui tuent la microfaune et flore dans le sol. Elle peut tuer un mouton ou une chèvre qui aurait absorbé 300 g de feuilles et de tiges fraiches, allant parfois jusqu’à faire avorter les chevrettes et biches. En plus de sa toxicité, elle possède un statut de plante envahissante ! La mini-canopée formée par ses feuilles étouffe les jeunes plantules qui auraient résisté aux toxines. La plante capte à elle seule 80% de l’eau de pluie, affaiblissant plus encore les semis et les essences locales.

Phytolacca-Americana-fontainebleau

L’Association « Sauvez la forêt de fontainebleau », s’est engagée dans la lutte contre ces invasions. Le but de leurs chantiers est de limiter l’impact de ces végétaux en les arrachant afin de les éradiquer (seulement les jeunes pousses dans le cas du cerisier). Ces chantiers se réalisent toute l’année à condition que la météo le permette. Mais ils se déroulent surtout au printemps afin d’intervenir sur les plantes avant leurs fructifications, pour éviter toute propagation des graines.

Le déroulement de l’action d'arrachage de plantes invasives

Armés d'une paire de gants et d'un outil (louchet, binette, etc), des groupes de 5 à 15 bénévoles investissent les parcelles de forêt envahies. Ils procèdent à l’arrachage et à la mise en tas de cannes des végétaux envahisseurs. Une fois les plantes mises en pièces, elles sont placées sur des traineaux de bois, rochers, fourches d’arbres où elles pourriront ou dessècheront. Chaque chantier dure 1/2 journée. La durée de traitement d’une parcelle peut prendre de plusieurs semaines à plusieurs mois et il est nécessaire de repasser l’année suivante pour surveillance. Une centaine de chantiers est ainsi programmée par an sur lesquels environ un millier d’adhérents et bénévoles s’inscrivent. 

Que ce passe-t-il une fois l’invasion éradiquée ? 

La nature reprend plus ou moins ses droits. Après avoir éliminé le couvert de Phytolaques qui pouvait atteindre la hauteur de 3 mètres 50, on retrouve une forêt pénétrable. La pluie abreuve à nouveau les jeunes plantules qui étaient jusqu’alors étouffées. La saison d’hiver suivante, on peut constater la réapparition des herbes qui nourrissent les cervidés ainsi que les fleurs des bois (anémones des bois, jacinthes sauvages, fraisiers et framboisiers sauvages, muguet) et les semis de petits arbres qui peuvent à nouveau s’exprimer.

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