Agir pour une biodiversité préservée
Programme
Agir pour une biodiversité préservée
Publié le 9 septembre 2020, mis à jour le 18 avril 2024

Ingénieuse, extraordinaire… la biodiversité rend notre planète vivable pour tous les êtres qui la peuplent, à commencer par nous, les humains. A la base de notre alimentation, de notre santé physique et mentale, de notre industrie… La biodiversité est aussi gardienne de l’équilibre de la Terre, jouant un rôle déterminant pour éviter un emballement climatique irréversible. Et pourtant ! Elle ne s’est jamais aussi mal portée.

A trop considérer la biodiversité comme une somme de ressources à exploiter, nous avons mené le monde au bord de la 6e extinction de masse de l’histoire de la planète. Les scientifiques évaluent à 1 million le nombre d’espèces menacées de disparition au cours des prochaines décennies, et soulignent que “la nature décline à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine”.

Pour cesser de scier la branche sur laquelle l’humanité est assise, nous devons respecter le rythme auquel la planète peut renouveler certaines ressources, respecter les limites de la planète et apprendre à composer avec les autres espèces vivantes en adaptant nos modes de vie. C’est là que nous intervenons.

CELA DEMANDE DE LEVER DE NOMBREUX BLOCAGES ÉCONOMIQUES, POLITIQUES, SOCIAUX ET PSYCHOLOGIQUES, AFIN D’ARRÊTER DE DÉTRUIRE LA NATURE ET PERMETTRE AUX ÉCOSYSTÈMES DE S’ÉPANOUIR.

Quelques chiffres
75%
de la surface terrestre est altérée de manière significative
85%
de la surface des zones humides ont disparu
32 millions
d’hectares de forêt primaire ou de régénération ont été détruits entre 2010 et 2015 (soit quasiment la superficie de l’Allemagne !)
Le rythme des changements globaux survenus dans la nature au cours des 50 dernières années est inédit dans l’histoire de l’humanité.
(Ipbes)
Nos objectifs prioritaires
Nos actions auprès des décideurs
Ce que vous pouvez faire
Nos objectifs prioritaires
Nos actions auprès des décideurs
Ce que vous pouvez faire

 

En matière de biodiversité, la FNH concentre son action sur deux questions complexes restées sans réponses. Deux équations complexes à résoudre, à la jonction des intérêts écologiques et des intérêts humains :

• Lutter contre l’artificialisation des sols sans accroître les inégalités sociales

Nouveaux lotissements, routes, plateformes logistiques, centres commerciaux ou data centers, les chantiers se multiplient dans nos territoires depuis plusieurs décennies, avec des conséquences environnementales et sociales majeures.

En quarante ans, la surface de sols artificialisés en France a augmenté de plus de 70%, passant de 2,9 à 5 millions d’hectares. Au cours des dix dernières années, entre 20 000 et 30 000 hectares ont été artificialisés chaque année. Cette dynamique n’est pas soutenable et a de multiples conséquences environnementales : pertes de terres agricoles, destruction d’habitat naturels, déstockage du carbone des sols, perturbation du cycle de l’eau…Mais aussi des conséquences sociales. L’étalement urbain, qui alimente cette artificialisation, a en effet des impacts significatifs sur le quotidien :

Développement des logements en périphérie des centres-villes et donc allongement des distances parcourues et renforcement de la dépendance à la voiture individuelle, avec les dépenses contraintes que cela implique

Accroissement des dépenses liées aux réseaux (électricité, eau, assainissement) pour les collectivités

Périurbanisation et dévitalisation des centre-ville (commerces, services etc…)

La FNH identifie les blocages qui freinent la lutte contre l’artificialisation des sols et pense des solutions pour des territoires plus résilients. Elle tente d’articuler les objectifs de préservation du climat et de la biodiversité et l’exigence de justice sociale, notamment concernant l’accès aux logements, aux services et à la nature pour tous. Sur ce thème, la Fondation a publié en mars 2024 un rapport en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre : « Réussir le ZAN en réduisant le mal logement, c’est possible !« 

• Fédérer les énergies pour renaturer et préserver la biodiversité

Les moyens actuellement consacrés à la préservation de la biodiversité et à renaturer des espaces dégradés sont beaucoup trop faibles.

En France, les dépenses publiques contribuant à la destruction de la biodiversité s’élevaient à 10,2 milliards d’euros en 2022, alors que les dépenses publiques directement favorables à la biodiversité ne représentaient que 2,3 milliards d’euros (en 2021).

Il faut pourtant prendre la mesure de la destruction des espaces naturels et des écosystèmes agricoles au cours des dernières décennies : 

  •       Les espaces artificialisés sont passés de 2,9 Mha à 5 Mha entre 1982 et 2019, soit une augmentation de 72%
  •       Depuis le milieu du XXe siècle, 70% des haies agricoles ont été détruites à cause des remembrements, soit 1,4 million de kilomètres. La France perd encore plus de 23000 km de haies chaque année
  •       La France a perdu 50% de la surface de ses zones humides entre 1960 et 1990. Sur la période 2013-2018, seuls 6% des habitats humides naturels évalués étaient dans un état de conservation favorable. 

Devant pareil constat, il est urgent de mettre un coup d’arrêt à la destruction des habitats sur notre territoire et d’investir massivement dans leur restauration et leur protection. Pour la FNH, le citoyen joue là un rôle crucial.

Parce qu’il faut des milliers de bras pour replanter des haies ou mettre plus de nature dans les milieux urbains, préserver les dunes ou les prairies calcaires, prendre soin des animaux blessés ou ramasser les déchets… la FNH s’est donné pour mission d’informer et de former le plus de citoyens possibles. L’enjeu : que chacun se sente légitime pour agir pour la biodiversité, sans pour autant être un expert de la question. 

• Défendre l’objectif Zéro Artificialisation Nette et en augmenter l’ambition

La loi Climat et résilience de 2021 a introduit l’objectif de “Zéro Artificialisation Nette” (ZAN), qui vise à réduire progressivement le rythme auquel l’urbanisation détruit les sols afin d’atteindre, en 2050, un équilibre entre les surfaces artificialisées et les surfaces renaturées.

Mais cet objectif suscite de nombreuses réticences de la part de certains élus locaux et professionnels de la construction.

Conséquence :  en mars 2023, une proposition de loi a été votée par le Sénat, qui menace sérieusement l’objectif ZAN en ne le rendant plus obligatoire pour les collectivités et en créant de multiples dérogations. Si ces dispositions devaient être définitivement adoptées, il serait irréaliste d’espérer atteindre le Zéro Artificialisation Nette en 2050.

Pour défendre l’objectif ZAN et les sols, la FNH plaide pour :

  • Le maintien de l’ambition posée par la loi climat et résilience :  un objectif ferme de réduction par deux du rythme de consommation d’espaces naturels, agricoles ou forestiers d’ici 2031 et de zéro artificialisation nette en 2050. 
  • Un accroissement des moyens financiers, humains et techniques mis à la disposition des collectivités, en particulier les moins dotées. 
  • Un suivi plus fin de l’artificialisation des sols, pour qu’il soit plus fidèle à la réalité du terrain (qualité écologique des sols). 

• Démontrer qu’il est possible de lutter contre l’artificialisation des sols sans aggraver la crise du logement.

Le modèle d’aménagement du territoire actuel pousse à “séparer” nos espaces de vie, créant ainsi des zones distinctes et dispersées dédiées soit à l’habitat, soit aux activités économiques (commerces, industries, etc.), et consommant à chaque fois de nouvelles terres agricoles ou naturelles.

Pour protéger les sols, il nous faut repenser ce modèle d’aménagement en recréant de la mixité, tout en répondant de manière plus efficace aux besoins des citoyens.

Parmi ces besoins figure la question de l’accès au logement, premier facteur d’artificialisation des sols. Dans le même temps, plus de 4 millions de Français sont encore dans une situation de  mal-logement (ou pire, sans logement).  2,3 millions sont quant à eux en attente d’un logement social. Alors comment concilier protection des sols et accès au logement pour tous ? Pour répondre à cette question la FNH a identifié plusieurs leviers d’actions issus de retours d’expérience de terrain et sur la base desquels nous travaillons à l’élaboration de solutions concrètes. Parmi ces axes de travail : 

  • Diversifier l’offre de logements pour qu’elle réponde aux besoins de toutes les catégories de population : jeunes, familles, personnes âgées etc…
  • Rendre le logement accessible pour tous en encadrant mieux les logements touristiques, les résidences secondaires et les prix. 
  • Optimiser le bâti existant en réhabilitant les logements vacants et dégradés.

• Informer les décideurs sur les enjeux de préservation de la biodiversité

Parce qu’il est indispensable que les décideurs comprennent parfaitement les enjeux avant de décider, la FNH échange avec les décideurs politiques (parlementaires, cabinets ministériels) et l’administration, soutient des amendements au cours des débats parlementaires, et décrypte les enjeux par des publications et sessions de formation. La FNH a ainsi publié “Artificialisation des sols : état des lieux d’un défi complexe”, premier pas pour appréhender ce sujet difficile.

En avril, la FNH a participé à une session de formation à l’Assemblée nationale sur le ZAN, à destination des députés et collaborateur.rices parlementaires. Cette formation a permis de rappeler les concepts et chiffres clés de l’artificialisation, de présenter aux parlementaires nos principales lignes rouges concernant le texte du Sénat, ainsi que d’évoquer une série d’enjeux liés au ZAN, tels que l’attractivité des territoires, la revitalisation des centres-villes, la rénovation des bâtiments, ou encore les finances locales. 

En juillet, la Fondation a publié une contribution qui vise à proposer un nouvel horizon pour le futur de la politique ZAN. Co-écrite avec Pierre-Alain Maron, Directeur de recherche INRAE, UMR Agroécologie Dijon, Lionel Ranjard, Directeur de recherche INRAE, UMR Agroécologie Dijon et Philippe Billet, Directeur de l’Institut de droit de l’environnement, Université Lyon III Jean Moulin, cette contribution explique pourquoi il est indispensable d’intégrer la qualité des sols dans les outils de suivi de l’artificialisation et formule trois propositions pour intégrer une évaluation scientifique de la qualité des sols dans le suivi de l’artificialisation.

A l’automne prochain, nous publierons un rapport mettant en avant les enjeux sociaux de la lutte contre l’artificialisation des sols et des recommandations pour articuler les objectifs de sobriété foncière avec la réduction des inégalités sociales et territoriales.

• Je m’informe sur la biodiversité en découvrant tous nos outils pédagogiques

Quels sont les bons réflexes à adopter face à un animal blessé ?

Comment entretenir son jardin tout en préservant la biodiversité ?

Comment organiser son action de ramassage des déchets ?

Autant de questions auxquelles la FNH apporte des réponses en proposant une diversité d’outils pédagogiques sous la forme de:

  • livrets,
  • posters,
  • fiche activité
  • DIY

La FNH permet à chacun de comprendre l’intérêt d’agir pour la biodiversité  et apporte des réponses très concrètes pour savoir comment s’y prendre. La FNH vulgarise aussi ses productions techniques pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Découvrez le livret 5 questions pour comprendre l’artificialisation des sols”.

• Créer votre projet de plantation en participant à la campagne #JagisJePlante

Pour préserver la biodiversité en péril, il est aujourd’hui vital de replanter massivement des arbres et des haies dans nos villes et nos campagnes.

Une action  nécessaire pour lutter contre le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité.

Mais pour que l’impact soit significatif, il faut planter beaucoup, partout et pas n’importe quoi…

Pour y parvenir, la FNH invite donc tous les citoyens à devenir planteur et planteuse de haies, de murs végétaux, de bosquets comestibles  en rejoignant la campagne #JagisJePlante.

Sur le site www.jagisjeplante.org, la FNH explique quels sont les types de plantation à privilégier et pourquoi, où planter pour être efficace et comment s’y prendre.

Chez soi, au pied de son immeuble, dans son quartier, son école, son entreprise ou chez un agriculteur…

Les espaces où planter ne manquent pas !

Une formation ludique avec 64 tutos vidéos, des fiches téléchargeables, posters et un guide du planteur n’attendent que vous.

C’est 100% utile, pratique et gratuit. Alors à vos bêches, prêt, plantez !

• Donner une heure, un jour, un week-end à la nature en devenant bénévole nature

Planter des arbres en ville, revégétaliser une dune, sauver des animaux menacés, creuser une mare pour préserver les grenouilles et autres tritons, ramasser des déchets, débroussailler une prairie calcaire pour y voir refleurir des orchidées sauvages… ne sont que quelques-unes des nombreuses activités de préservation de la biodiversité qui vous sont proposées sur notre site www.jagispourlanature.org.

Depuis 2010, la FNH fédère et anime un réseau de près de 900 associations, collectivités ou gestionnaires d’espaces naturels à la recherche de bonnes volontés pour mener à bien des actions concrètes de préservation de la nature.

Cette plateforme offre une multiplicité de possibilités pour répondre aux besoins de chaque territoire en termes de protection de l’environnement, mais aussi aux envies de chaque participant·e en fonction des saisons.

Connectez-vous à la plateforme jagispourlanature.org, entrez votre localisation, et découvrez autour de vous les prochaines activités que proposent des associations de protection de l’environnement qui ont besoin de vous !

Zéro artificialisation des sols : quel habitat pour demain ?

Comment faire pour créer des nouveaux logement

sans artificialiser le sol ? 

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