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Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture

Publié le 24 janvier 2020 , mis à jour le 23 avril 2021

Trop chère, polluante mais sans rivale, voilà comment les Français perçoivent la voiture aujourd’hui. C’est ce que révèle le premier Baromètre des mobilités du quotidien que viennent de publier la Fondation Nicolas Hulot et Wimoov. Cet outil, reconduit année après année, vise à mesurer l’évolution de la mobilité des Français, dans le cadre de la nouvelle Loi d’orientation des mobilités. L’objectif : recenser les moyens et alternatives proposés, pour transformer une politique de transport qui enferme les plus précaires dans les difficultés et nourrit la crise écologique.

Les Français n’ont pas le choix

S’appuyant sur une étude menée auprès de 4.000 personnes, les deux organisations pointent du doigt le carcan dans lequel les Français sont enfermés. 55% des Français déclarent  ne pas avoir le choix de leur moyen de déplacement au quotidien et parmi eux 84% disent être contraints d’utiliser leur voiture.

Le coût des déplacements constitue le premier obstacle à la mobilité pour 1 Français sur 2, tous territoires confondus, et pèse en premier sur les plus modestes. Le budget mensuel moyen alloué aux déplacements est considéré comme « élevé » pour 2/3 d’entre eux, en particulier pour les habitants des communes rurales. 

Des contraintes qui pèsent sur la vie quotidienne

Car cette politique, ou plutôt cette absence de politique a des conséquences. En ville comme à la campagne, les impacts sur l’emploi, l’accès à la santé ou la vie sociale tout simplement sont importants : 

  • 1 Français sur 4 a déjà renoncé à un emploi suite à des difficultés à se déplacer.
  • Pour 1 Français sur 3 la fatigue liée aux conditions de transport est un obstacle pour se déplacer.
  • Dans les zones rurales 1 personne sur 4 déclare ne pas sortir de chez elle, plus de 2 à 3 fois par semaine.


Pourtant, les Français veulent changer

89% des Français se disent préoccupés par la situation environnementale et 60 % des 18-24 ans considèrent que les déplacements contribuent beaucoup à la dégradation de l’environnement. Cette prise de conscience se traduit par une volonté de changement :

  • Près de 60% des Français se disent favorables à la fin de vente des véhicules essence et diesel en 2040.
  • Ainsi, 38% des automobilistes pensent réduire leur usage de la voiture d’ici 10 ans et 50% envisagent de passer à la voiture électrique.
  • Près d’un Français sur 2 pourrait réaliser tout ou partie de ses trajets quotidiens à vélo, sous condition d’infrastructures sécurisées. 


Les communes ont un rôle à jouer

La Loi d’orientation des mobilités (LOM), promulguée récemment, ouvre le droit à la mobilité pour tous et fixe à la France un objectif de décarbonation totale des transports d’ici 2050. Pour y arriver, les communes doivent maintenant traduire ces objectifs dans ces actions concrètes et accessibles à tous les citoyens.

Ainsi, Wimoov et la FNH appellent les élus à porter la thématique mobilité à l’échelle de leur commune mais également à l’échelle de la communauté de commune, d’agglomération ou encore de la métropole où ils seront également amenés à siéger. Parce que les solutions se trouvent dans la proximité, nous appelons les intercommunalités à se saisir de la compétence, tel que le prévoit la loi LOM.

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