Ecogestes

Les dessous pas très écologiques du numérique

Publié le 29 mai 2018 , mis à jour le 19 janvier 2022

En France, du matin au soir, au bureau ou à domicile, 29 millions d’internautes de tous âges, envoient et reçoivent des mails, transmettent des fichiers, surfent sur la toile, visionnent, téléchargent… Dématérialisée, l’utilisation invisible d’internet nous donne parfois bonne conscience écologique. Pourtant, chaque clic a un coût écologique et économique bien réel. Avec toujours plus d’internautes et de données, le secteur du numérique pourrait devenir en 2030 le plus gros poste de consommation d’énergie au niveau mondial.

Surchauffe annoncée d’un monde hyper connecté

Le numérique absorberait 10 à 15% de la consommation mondiale d’énergie, l’équivalent de 100 réacteurs nucléaires. S’il était un pays, ce serait le 3e consommateur d’énergie après la Chine et les États-Unis.

En France, le numérique représente déjà près de 12 % de la consommation électrique et la consommation d’énergie par le numérique double tous les 4 ans. Selon le cabinet d’analyse Green IT l’activité annuelle moyenne d’un salarié français émet 514 kg de gaz à effet de serre, soit un Paris-Moscou en voiture. 

Regardons de plus près ce qui pose problème …

branchements

Etape n°1 : à la fabrication.

L’utilisation croissante de matières premières non renouvelables et de métaux rares est nécessaire pour fabriquer les équipements numériques. Ces appareils sont encore trop peu recyclés, et pour l’heure il n’existe pas de substitution possible à ces matériaux.  

Ainsi, un ordinateur et son périphérique nécessitent en moyenne 240 kg de combustibles fossiles, 22 kg de produits chimiques, et 1,5 tonne d’eau pour extraire les matières premières. Le coût énergétique de sa fabrication équivaut à celui de son utilisation pendant deux ans. Sachant que le taux de renouvellement moyen est de quatre ans (12 ans en 1987 !), l’addition est salée et l’amortissement du coût environnemental quasi nul.

Etape N°2 : à l’achat.

Quelle est notre marge de manœuvre ? Est-il indispensable de changer d’équipement ?

Mieux vaut réfléchir à deux fois avant d’acheter des appareils de plus en plus high-tech, mais de moins en moins réparables. Et bien que la tentation soit grande, ne pas céder aux sirènes du design de l’énième dernier modèle. Gardons bien en tête que sortir, ou pas, sa carte bancaire, revient à glisser un bulletin dans l’urne : un vote qui valide ou sanctionne la mise sur le marché de tout nouveau produit. 

Etape n°3 : à l’usage  

Appels des données, transfert de fichiers…Concrètement, la moindre recherche sur un moteur de recherche, ou la participation à un jeu virtuel, consomme de l’énergie et émet des gaz à effet de serre. Globalement, le réseau internet est un gouffre énergétique. Le gigantisme des data centers, leurs centaines de serveurs informatiques, leur fonctionnement, leur sécurisation et la climatisation des infrastructures 365 jours sur 365 et 24h sur 24, les placent en tête du podium des dépenses d’énergie du secteur. Exemple donné par l’Ademe : chaque data center engloutit l’équivalent de la consommation d’énergie de 3000 foyers américains !

Et nos courriers électroniques ?

Il s’en échange 10 milliards chaque heure dans le monde, mais sait-on vraiment ce que déclenche le simple envoi d’un mail ? Depuis le moment où notre doigt presse la touche « envoi » et jusqu’à destination finale, un mail transite via 15 000 kilomètres de câble en moyenne. Un tour du monde qui n’a rien d’un voyage low-cost...

Le numérique et le télétravail 

Le télétravail évite de nombreux déplacements, réduit nos émissions de gaz à effet de serre et améliore la qualité de l’air. Mais, comme nous venons de la voir, les pratiques numériques ont aussi de nombreux impacts. 

Quels sont les gestes à adopter en télétravail pour limiter notre impact ?
  1. Privilégions l'audio à la visio, c'est 10 fois moins de données échangées
  2. Limitons le nombre d'e-mails envoyés et de destinataires (cf point précédent)
  3. Allégeons nos messageries en triant nos e-mails régulièrement et ainsi éviter de surcharger l'espace de stockage (cf point n°3)
  4. Économisons nos appareils et leur batterie en les éteignant après utilisation 

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