Ecogestes

Produire et consommer sa propre énergie solaire

Publié le 29 mai 2018 , mis à jour le 19 novembre 2020

Panneaux thermiques ou photovoltaiques, l'autoconsommation solaire gagne peu à peu du terrain en France. Alors que les particuliers disposant de panneaux photovoltaiques devaient auparavant réinjecter toute l'électricité produite dans le réseau, moyennant une subvention, ils peuvent désormais la consommer directement ! Des changements récents dans la loi (2017) encouragent d'ailleurs cette pratique grâce une aide nouvelle pour les ménages et les entreprises qui s'équipent pour produire et consommer leur propre énergie.

En 2017, la moitié des clients d'Enedis demandant un raccordement de leur installation photovoltaïques au réseau souhaitaient consommer leur propre électricité, contre 30% il y a 2 ans. En 2030, ce sont 4 millions de foyers qui devraient produire et consommer leur propre électricité ! Devenir un " consomm'acteur " d'énergie vous intéresse ? Choix de l'installation, aides… voici quelques clés pour vous aider à franchir le pas.

Solaire thermique et solaire photovoltaïque, quelle différence ?

Le solaire photovoltaique

Les panneaux photovoltaïques produisent de l'électricité en captant les rayons du soleil. L'électricité produite peut être consommée immédiatement ou bien stockée. Elle peut être vendue si vous en faites la demande et que vous êtes raccordé au réseau d'électricité. Vous pouvez choisir de revendre la totalité de votre production photovoltaïque à EDF, ou seulement le surplus que vous ne consommez pas. EDF est dans l'obligation d'acheter votre électricité, dans le cadre d'un contrat d'une durée de 20 ans (non renouvelable). 

Pour la période du 1er avril 2017 au 30 juin 2017, dans le cadre d'une installation intégrée au bâti, le tarif est par exemple de 23,19 cts€/kWh (pour une puissance de 0-9 KWc). Pour la revente totale de l'électricité produite par une installation de 3 kWc, vous pouvez escompter environ 1000 euros de revenus annuels à condition de disposer de conditions d'ensoleillement optimales, comme dans le sud de la France. Ce gain peut être diminué de 40% dans le nord du pays.

Vous devrez vous acquitter d'une taxe annuelle au titre de l'utilisation du réseau d'électricité (le TURPE), d'environ 60 euros par an. Vos revenus seront exonérés d'impôt à condition que votre installation :

- n'affiche pas une puissance supérieure à 3 kWc
- qu'elle soit raccordée au réseau public en 2 points au plus
- qu'elle ne soit pas affectée à l'exercice d'une activité professionnelle.

Sinon, le produit de la vente est assujetti aux impôts sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux.

Les panneaux solaires photovoltaïques permettent de produire une électricité sans émission de gaz à effet de serre. Les matériaux utilisés pour produire les panneaux sont recyclables et ont maintenant une durée de vie d'environ 30 ans.

Le solaire thermique

Le solaire thermique permet de produire de la chaleur récupérée pour le chauffage et/ou l'eau chaude sanitaire. Ce dispositif peut couvrir de 25 à 60% des besoins annuels de chauffage des bâtiments, selon la région et la taille de l'installation. Vous pourrez ainsi réduire vos factures de chauffage et d'eau chaude.

Il existe deux possibilités :

- Le solaire thermique combiné qui permet de chauffer l'eau et d'alimenter le chauffage. Les panneaux solaires thermiques captent l'énergie solaire qui est ensuite envoyée vers un ballon qui chauffe l'eau. Elle alimente aussi le système de chauffage (ou de pompe à chaleur). 
- Le chauffe-eau solaire individuel qui permet de répondre entre 50 à 70% des besoins en eau chaude sanitaire. Par le même principe de captage de l'énergie solaire via des panneaux thermiques, l'énergie est renvoyée vers un ballon.

Une nouvelle filière est en train d'émerger, combinant à la fois solaire photovoltaïque et solaire thermique. Cette filière repose sur des panneaux solaires hybrides, qui produisent simultanément de l'électricité et de la chaleur, et présentent une rentabilité élevée.

En France, l'énergie solaire produit dans toutes les régions, même celles qui sont moins ensoleillées. C'est vrai pour le solaire photovoltaïque comme pour le solaire thermique. Toutefois, la production (et donc la rentabilité) de l'installation sera supérieure si vous vivez dans une région à ensoleillement optimal, comme dans le Sud de la France. D'après le site " Outils solaires ", la production quotidienne est en moyenne de 2,4 à 3,4 kWh/m² dans le nord de la France et de 3,4 à 4,4 kWh/m² dans le sud de la France.

Les panneaux solaires photovoltaïques permettent de produire une électricité sans émission de gaz à effet de serre. Les matériaux utilisés pour produire les panneaux sont recyclables et ont maintenant une durée de vie d'environ 30 ans.

Schéma

Quel est le coût de l'investissement initial ?

Solaire photovoltaïque

Le coût moyen d'une installation photovoltaïque en 2017 va de 10 000 à 14 000 euros TTC pour une puissance de 6 kilowatts-crête (kWc), et 16 000 à 20 000 euros pour 9 kWc. Le kilowatt-crête équivaut à environ 4 panneaux solaires, c'est une valeur de référence permettant de comparer les panneaux solaires entre eux. Il vaut mieux parler en kWc plutôt qu'en m2, car selon la technologie employée, 1m2 de panneaux solaires ne produit pas la même énergie. 

Bon à savoir
Le raccordement au réseau collectif d'électricité est payant (environ 1000 à 1500 euros). Les coûts de maintenance sont, eux, très réduits.

 

Solaire thermique

Le coût moyen du mètre carré installé est de 1 200 euros/m² pour une installation d'eau chaude sanitaire. Le coût de l'énergie produite est entre 0,2 et 0,7 euros/kWh sans subvention. Le solaire thermique répond à votre seule consommation. Comme il produit de la chaleur et pas d'électricité, vous n'avez pas besoin de payer de raccordement au réseau.

Les aides publiques

Installation photovoltaïque

Le solaire photovoltaïque n'est plus éligible depuis 2014 au Crédit d'impôt Transition énergétique. Mais il existe d'autres aides, à condition que votre installation respecte certaines règles et qu'elle soit mise en place par un installateur certifié RGE (Reconnu garant de l'environnement).

- La réduction de TVA : À certaines conditions, l'achat du matériel et son installation peuvent bénéficier d'un taux de TVA réduit à 10 %, si la puissance nominale est inférieure à 3 kWc. 
- La prime à l'autoconsommation : Depuis 2017, l'État accorde une prime aux particuliers qui souhaitent consommer leur propre électricité photovoltaïque. Elle est dégressive en fonction de la taille de l'installation. Pour une installation d'une puissance inférieure ou égale à 3 kWc, vous recevrez 390€ par kWc. Pour une installation comprise entre 3 et 9 kWc, vous recevrez 290 €/kWc. Pour une installation de 9 à 36 kWc, 190 €/kWc. Et pour une installation de 36 à 100 kWc, 90€/kWc. Bon à savoir, cette prime est valable si vous optez pour l'autoconsommation avec revente du surplus d'électricité sur le réseau électrique. 
- L'exemption de taxes sur l'électricité : La loi du 24 février 2017 permet aux auto-consommateurs individuels d'être exemptés de taxes et de CSPE (contribution au service public de l'électricité) sur leur facture d'électricité. Cela représente une économie de près de 10 % sur une facture annuelle de 1 400 euros, voire 19 % selon certaines estimations. .
- Tarif d'achat subventionné de l'électricité solaire : Lorsque vous revendez votre électricité sur le réseau électrique, vous recevez un tarif d'achat bonifié par kWh vendu. Ce tarif varie en fonction du mode d'intégration de vos panneaux et de la puissance de votre installation. Il est fixé pour 20 ans.
- Des aides locales : renseignez-vous auprès de votre commune, de votre département ou de votre région. Certaines collectivités offrent des primes à l'achat de panneaux solaires.

Installation thermique

- Le crédit d'impôt transition énergétique : le CITE permet jusqu'à 30% de remboursement. Pour en bénéficier, les capteurs solaires doivent être certifiés CST Bat ou Solar Keymark. Vous ne devez pas installer vous-mêmes le kit thermique, et l'installateur doit clairement faire apparaître le coût des fournitures sur la facture d'installation.
- La réduction de TVA à 5,5% (loi de transition énergétique). 
- L'éco prêt à taux zéro
- Les aides de l'Anah

Comment installer mes panneaux solaires ?

Faire installer des panneaux photovoltaïques nécessite le respect d'une procédure assez stricte. Il est donc préférable de prendre le temps nécessaire pour bien préparer votre projet, et de faire appel à un professionnel. Pour trouver un bon professionnel, renseignez-vous sur les entreprises de votre région et regardez les avis sur internet. Contactez-en plusieurs. Il existe un label, le label RGE (reconnu garant de l'environnement) mais qui n'est pas toujours satisfaisant. Certains professionnels ont également signé la charte d'engagement In Sun We Trust, plus complète. A minima, l'entreprise doit être en mesure de vous fournir une information précise et complète, d'adapter ses conseils à votre situation et de vous fournir un devis gratuit. Regardez bien les prestations incluses dans le devis (matériel, pose et raccordement, prise en charge des démarches administratives ?). Nous vous déconseillons généralement d'accepter les crédits à la consommation proposés par les professionnels de la pose de panneaux photovoltaïques, les taux d'intérêt étant souvent très élevés.

Une fois le professionnel identifié, vous devrez faire une déclaration préalable auprès de votre mairie afin qu'elle vérifie que votre projet respecte les règles locales d'urbanisme. Si la mairie donne son feu vert, vous devrez prendre une assurance responsabilité civile.

 

Plus généralement, vous pouvez vous renseigner auprès de l'Espace Infos Énergie (EIE) de votre région.

Y a-t-il des risques de coupure de courant ?

Le solaire photovoltaïque 

Pour le solaire photovoltaïque, vous ne risquez pas de coupure de courant en cas de production plus faible de vos panneaux solaires, car vous pouvez rester raccordé au réseau électrique (Enedis). En effet, autoconsommation d'électricité n'est pas forcément synonyme d'autarcie. Vous avez principalement 3 choix :

- Revente de la totalité de votre production électrique sur le réseau, à EDF. 
- Autoconsommation solaire avec revente du surplus d'électricité : Lorsque vous faites la demande de raccordement au réseau Enedis, vous pouvez demander à ce que la priorité pour l'utilisation de l'énergie que soit donnée à votre propre consommation. Vous revendrez uniquement l'électricité que vous n'utilisez pas, en la réinjectant sur le réseau électrique.   
- L'autoconsommation totale, sans utilisation du réseau : Vous consommez la totalité de votre production d'électricité photovoltaïque. Aucun compteur de production n'est installé et vous ne bénéficiez pas d'un contrat d'achat. Vous aurez toujours une relation contractuelle avec Enedis, à travers une convention d'autoconsommation (CAC), cependant, vous n'avez plus à faire de démarches de raccordement. Les conditions suivantes sont nécessaires pour la signature d'une CAC entre Enedis et le producteur :

- installation de production renouvelable inférieure ou égale à 36 kVA
- engagement du producteur à ne pas injecter sur le réseau l'énergie produite
- posséder une attestation de conformité (le CONSUEL).

Le solaire thermique

Pour le solaire thermique, le risque d'une coupure de courant ne se pose pas puisqu'il s'agit de création de chaleur. Le thermique fonctionne même à ensoleillement faible, mais il est préférable de disposer d'un autre système pour prendre le relais (chauffe-eau électrique par exemple) en cas de production de chaleur trop faible. 

Maintenant que vous savez tout, vous pouvez vous lancer dans votre projet solaire ! 

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