Production du think tank

Plan de relance : comment décarboner le secteur automobile et accompagner sa mutation ?

Publié le 13 août 2020 , mis à jour le 20 septembre 2021

Le plan de relance de l’économie française sera présenté le 3 septembre et avec lui de nouvelles mesures concernant le secteur automobile (investissements pour les batteries, une baisse des impôts de production…). En mai dernier, le secteur bénéficiait déjà d’un plan de soutien qui présentait de nombreuses lacunes, ne donnant aucune garantie sur l’emploi et allant à rebours de la crise écologique. Au-delà des mesures d’urgence, cette deuxième relance doit viser la transformation du secteur grâce à une stratégie claire à moyen et long terme : comment concrètement relocaliser la production et quels types de produits seront relocalisés ? Quelles conditions pour le virage à l’électrique ? Quelle stratégie pour stopper la perte d’emplois dans le secteur ? Pour la FNH, voici les 4 mesures phares pour une relance qui réponde vraiment aux enjeux sociaux et environnementaux du secteur.

Note

L'après COVID : quelle stratégie pour la filière automobile en France

Télécharger la note (format pdf - 1 Mo)

relance secteur automobile

Rapport

Décarboner le secteur automobile et accompagner sa mutation

Télécharger le rapport (format pdf - 535 Ko)

1/ Investir dans l’Alliance pour les batteries 

Les batteries sont la clé de l’électrique et la relocalisation de leur production une évidence… si l’on suit certains critères pour  optimiser  le  bénéfice  environnemental des véhicules produits et fournir à l’industrie un avantage compétitif :

  • Fixer des critères environnementaux pour la production des batteries
  • Se fixer un objectif ambitieux : la moitié des véhicules à batteries produits en France le seront avec une batterie made in Europe d’ici 2025, 100% en 2030
  • Privilégier les partenariats avec les acteurs économiques européens et français
  • Soutenir l’émergence de la filière de rétrofit
  • Exiger un respect strict du devoir de vigilance des entreprises parties prenantes concernant les droits humains et environnementaux (avec l’essor de l’électrique et la production de batteries, consommatrices de ressources minérales, le secteur  automobile est concerné au premier plan).
  • Mettre en place une fiscalité environnementale aussi pour les batteries (par exemple grâce à un bonus à l’achat pour les batteries hors UE).  

2/ Miser sur l’accessibilité et la performance du réseau de bornes de recharge

Qui dit batteries, dit recharge : pour  atteindre l’objectif  de 100 000 bornes  de  recharge  fin  2021,  les  efforts  doivent être  renforcés  autant  sur  le  financement  des recharges individuelles  que sur  les bornes  publiques. Pour cela il est nécessaire de :

  • Intégrer l’aide à l’installation de borne de recharge dans le dispositif d’aide à la rénovation des logements.
  • Financer la maintenance des bornes de recharge publiques. Le budget des collectivités est à ce jour insuffisant, alors que le besoin d’investissement est conséquent : la maintenance d’une borne représente 1000€/an.

3/ Relocaliser la production de petits véhicules 

Dans le cadre de la conversion à l’électrique, certains métiers vont disparaître et d’autres vont surgir. Comment faire pour que ce virage ne se traduise pas par une menace pour l’emploi, mais devienne au contraire une opportunité ? Le nouveau plan de relance devra :

  • Favoriser la localisation de la production de véhicules à haute performance environnementale (plus légers, plus petits, des 2 et 3 roues, modulables) et adaptés aux besoins quotidiens des Français (contrairement aux SUV).
  • Intégrer un critère poids dans le barème du malus à l’achat pour les véhicules neufs (car plus un véhicule pèse lourd, plus il émet de CO2). Cette mesure est soutenue par la Convention citoyenne pour le climat.
  • Favoriser la production locale à travers les politiques d’achat qui prennent en compte les critères environnementaux et de proximité.
  • Impliquer les salariés dans les instances de décision des entreprises, en réhaussant la proportion des salariés dans les conseils d’administration des grands groupes.
  • Conditionner le soutien à la robotisation des usines à une plus forte responsabilité sociale. Si la modernisation des usines, annoncés dans le plan de relance de mai, est nécessaire, elle ne doit pas se faire au détriment de l’emploi.

4/ Réinventer la gouvernance

  • Mettre en place un suivi du plan de relance : puisque ce plan présente des  objectifs  chiffrés, un  suivi  est  indispensable. Une gouvernance ouverte est nécessaire : associations, acteurs du secteur automobile, syndicats et consommateurs doivent pouvoir  accéder  aux  informations  et  questionner les  indicateurs de  manière  précise,  pour  pouvoir faire des recommandations. 
  • Redéfinir un nouveau contrat de filière : le contrat de  filière  négocié  en  2018  n’est  plus  valable,  tant sur  le  volet environnemental  que social. La nouvelle gouvernance mise en place pourrait prendre la forme d’une commission paritaire et  qu’elle  se  traduise  d’ici  2021  par  la  redéfinition d’un  nouveau  contrat  de  filière  pour  le  secteur  automobile, adapté aux enjeux auxquels le secteur est confronté.

L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?

Pour approfondir le sujet

Automobile et virage vers l'électrique : quelles perspectives pour l’emploi ?
Plan automobile : une relance en trompe-l’œil pour les emplois et le climat ?
Quel avenir pour la filière automobile en France après la crise du coronavirus ?
/alimentation-responsable//biodiversite-preservee//agriculture-sans-pesticides//zan-et-mal-logement//attal-mesures-miroirs//pourquoi-est-il-vital-de-proteger-la-biodiversite//faire-pousser-legumes-domicile//pourquoi-les-ogm-sont-ils-mauvais/