Projets soutenus

Des agriculteurs engagés pour une autre forme d'agriculture

Publié le 24 février 2016 , mis à jour le 18 novembre 2020

Christophe, Stefanie, Quentin et Agnès produisent autrement, ils sont satisfaits et expliquent pourquoi il faut tendre vers de nouveaux modes d’agriculture et d’alimentation. L’alimentation et l’agriculture sont effectivement au cœur des enjeux du développement durable puisqu’elles sont aujourd’hui porteuses de déséquilibres environnementaux, économiques et sociaux très importants. Elles peuvent pourtant être sources de bénéfices pour les écosystèmes et porteuses de solidarité !

Christophe, 43 ans, éleveur dans la Loire

Christophe Pontet exploite la ferme des Charmilles, située à Vougy, à 7 kms de Roanne (Loire). Il a repris « Les Charmilles » en 2011 grâce à la Foncière Terre de liens qui a racheté, avec la mobilisation financière de plus de 130 personnes, actionnaires solidaires, les bâtiments et une partie des terrains, aujourd’hui loués à Christophe qui n’avait pas la possibilité financière d’acquérir l’ensemble de l’exploitation.

L’exploitation est en agriculture biologique. Le cœur de l’activité repose sur un troupeau d’une quarantaine de vaches laitières, dont une grande partie de la production est transformée en yaourts et fromages. Christophe Pontet élève également quelques cochons et cultive du blé qu’il transforme sur place en une petite production de viande et de pain. Il écoule la totalité de sa production dans un rayon de 40 km autour de sa ferme à des restaurants de collectivités et des supermarchés. Une boutique attenante au corps de ferme lui permet également d’accueillir directement ses clients, chaque vendredi.

Stéphanie, 45 ans, éleveuse en Allemagne

Stefanie Strotdrees et son mari Ludger exploitent la ferme familiale de ce dernier à Harsewinkel, à 50 km de Münster, en Allemagne depuis 1990. La ferme consacrée à l’élevage est en agriculture biologique. Le cœur de l’activité repose sur une quarantaine de vaches laitières, plusieurs dizaines de porcs et entre 200 et 400 poules pondeuses. Elle est organisée autour d’une boutique dans laquelle sont commercialisés tous les produits issus de l’élevage et notamment les œufs, la viande de bœuf et de porc transformée et de nombreux produits livrés par d’autres agriculteurs du réseau Bioland, équivalent de la Fédération d’Agriculture Biologique en France (FNAB) . Stefanie est vice-présidente et représentante régionale de cette association qui regroupe plus de 4 500 producteurs bio en Allemagne.

Quentin, 40 ans, céréalier de la Marne

Quentin Delachapelle a repris la ferme familiale en 2008. L’exploitation est en polyculture céréalière sur 160 hectares. A sa reprise, il a souhaité entrer dans une phase de transition en s’appuyant sur le réseau CIVAM, Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural, dont il est membre. Pour réduire l’utilisation d’intrants agricoles, il a allongé la rotation des cultures en développant d’autres productions, comme le chanvre et des légumineuses, et mis en place des méthodes alternatives de production comme le désherbage mécanique et des aménagements paysagers pour favoriser les insectes utiles aux cultures. Aujourd’hui, Quentin a atteint l’objectif de réduction de 50% de l’utilisation de pesticides fixé par l’Etat pour 2018. Prochaine étape : sa femme le rejoint pour travailler sur la ferme et poursuivre leur cheminement vers l’agroécologie !

Agnès, 46 ans, éleveuse de poulets au Cameroun

Agnès Koa est productrice de poulets à Nkom Ndamba, un village situé à 15 km de Yaoundé au Cameroun, depuis 1990. Ses parcelles agricoles de quelques hectares lui permettent de produire elle-même le maïs, ingrédient principal de la « provende », le mélange qui constitue l’aliment des volailles. Agnès est membre de l’ACDIC, l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs qui s’est farouchement battu au milieu des années 2000 contre l’importation de poulets congélés, notamment européens. Sans barrière douanière à l’entrée du Cameroun, des poulets, largement subventionnés par les aides européennes, arrivaient dans le pays à des prix inférieurs au prix de revient d’un poulet élevé localement. L’ACDIC a obtenu en 2005 la mise en place de taxes à l’importation.


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